Skip links

Les enjeux 2026 de la tarification bancaire

2025 s’achève et, comme chaque année, les premières semaines de janvier verront entrer en vigueur les nouvelles grilles tarifaires. Selon MoneyVox, les tarifs bancaires progresseront en moyenne de 1,14 % sur leur profil classique : une hausse plus modérée qu’en 2025, année marquée par un rattrapage après plusieurs exercices de gel tarifaire.

Mais derrière ce chiffre contenu se cachent des enjeux bien plus larges : pression réglementaire durable, concurrence exacerbée des banques en ligne, recherche d’un positionnement plus lisible et lutte contre les irritants. Tour d’horizon pour bien préparer l’année qui vient.

 

1️⃣ Un régulateur toujours très présent

En 2026, la tarification bancaire restera sous la vigilance du régulateur.

Après avoir encadré les frais de succession en novembre 2025, les pouvoirs publics s’apprêtent à supprimer le minimum forfaitaire des agios dès novembre 2026. Par ailleurs, les banques doivent composer avec des propositions d’amendements récurrentes visant à renforcer l’encadrement des frais de découvert.

Rien de nouveau sur le fond : le secteur bancaire demeure l’un des plus régulés en France — parfois davantage encore que l’énergie.
Mais c’est ainsi, et chaque nouveau plafonnement implique adaptation, recalibrage et parfois compensation. Les équipes en charge de la tarification (contrôle de gestion, chefs de produit, responsable de la tarification et de son paramétrage…) ont développé une réelle agilité pour absorber ces évolutions sans déséquilibrer le modèle économique.

 

2️⃣ Faut-il s’aligner sur les banques en ligne ?

Les banques en ligne ne sont plus un phénomène émergent : leur montée en puissance commerciale est désormais bien installée. Les établissements traditionnels doivent donc penser leur riposte.

👉 Une réponse défensive… mais pas seulement

Deux stratégies s’illustrent :

Créer ou renforcer sa propre filiale digitale :
– Hello Bank! pour BNP Paribas
– BforBank pour le Crédit Agricole
Ces offres permettent de suivre les codes du marché low cost sans cannibaliser totalement la marque principale.

Développer une offre d’entrée de gamme inspirée des standards des banques en ligne ou fintechs :
– par exemple : un forfait à 9 € pour les autoentrepreneurs afin de se rapprocher du positionnement de Qonto ;
– ou encore des offres de bienvenue à 80 €, qui fleurissent désormais aussi chez les acteurs traditionnels.

👉 Assumer un modèle différent

Mais la banque de réseau ne se résume pas à un prix.
Elle incarne une capacité d’accompagnement, une connaissance du territoire, un accès à la décision locale : des éléments difficilement imitables par les acteurs purement digitaux.

À ce titre, il serait risqué de s’aligner intégralement. À 200 € par an, une prestation bancaire universelle reste très abordable comparée à d’autres dépenses du foyer (téléphonie, énergie, abonnements audiovisuels…). Dès 8 ou 9 € par mois, le client accède à une convention permettant de tout gérer au quotidien.
Les acteurs qui assument leur tarif — et valorisent leurs services — n’ont pas plus de difficultés de conquête.

 

3️⃣ Comment se différencier en 2026 ?

Les banques disposent encore de leviers importants pour affiner leur positionnement.
Les axes sont des leviers classiques du marketing mais ils méritent d’être toujours consolidés :

• Écouter le client et le réseau
• Consolider la stratégie marketing pour définir ce qui différencie la banque et renforcer les argumentaires
• Adapter l’offre et la tarification à des personas prioritaires
• Réduire les irritants
• Adapter le rythme de facturation (mensuel vs trimestriel, revoir la structure d’une convention…)

L’image de la tarification bancaire mérite d’être améliorée et le soutien apporté par le marketing est essentiel pour renforcer la satisfaction des clients.

 

4️⃣ Peut-on réduire durablement les irritants ?

La tarification bancaire souffre parfois d’un paradoxe : comme dans une compagnie aérienne low cost, le forfait mensuel reste faible (8 à 9 € pour de nombreux clients), mais le consommateur focalise son attention sur les frais exceptionnels (chèque de banque, opérations à l’étranger, agios…).

Pour réduire cette perception négative, un modèle mérite d’être challengé :
👉 un forfait “tout compris” autour de 25 €, supprimant la quasi-totalité des frais exceptionnels.

Cette logique existe déjà pour les meilleurs clients dans des forfaits haut de gamme. L’étendre à une offre plus universelle, avec une carte classique, permettrait d’introduire une tarification sans mauvaise surprise, plus lisible et potentiellement plus satisfaisante pour le client.

 

5️⃣ Investir dans la connaissance et la maîtrise des processus

Et si 2026 était une année consacrée à la description fine des processus de facturation et à la précision des reportings ?
• pour identifier plus vite les anomalies,
• pour comprendre le comportement des clients et la saisonnalité des usages,
• pour simuler des évolutions tarifaires,
• pour consolider les indicateurs du PNB par client

• pour analyser les contreparties des gestes commerciaux,
• pour améliorer la transparence interne via une piste d’audit partagée.

La tarification est un domaine profondément transversal : marketing, réseau, contrôle de gestion, conformité, informatique… tous y contribuent.

La documentation des processus est un investissement structurant, créateur d’efficacité et de cohérence dont le travail est souvent autofinancé par les gains de PNB qu’il concrétise.

 

🚀 Cap sur 2026

Le produit net bancaire (PNB) provenant des commissions constitue près de la moitié des revenus de la banque de détail. Il présente aussi la particularité d’être nettement moins sensible aux variations du cycle économique que la marge d’intérêt.
Cette stabilité comptable n’écarte pas les menaces et l’année 2026 s’annonce encore dense et passionnante pour la tarification bancaire.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience Web.